Je n’hésiterai pas à dire, toute mon admiration au (manipulateur) communiquant en chef du CNOM.
Je m’explique : dans un communiqué sur le bilan annuel du CNOM il y a une rubrique finance et comptabilité. Fait rare et à souligner, il y a des éléments détaillés par rubrique comptable.
Alors, n’écoutant que ma mauvaise foi curieuse, je m’y suis rué. Enfin, on allait savoir ce que nous coûte le CNOM, et entrer dans la transparence financière. Cette chose qui est imposée (manu militari) de longue date aux départements, et vous en savez quelque chose !
Donc, je saisis le document en question et le lit avec voracité. Surprise, il est écrit que des dépenses supplémentaires sont imputables aux départements du fait de la mise sous dotation … Ils sont sans doute trop richement dotés, va savoir ! Bon, je m’interroge sur ce que cela signifie et poursuit ma lecture. Là, je constate un bilan à cent millions d’euros. Oups, il y a un blême car le National n’émarge pas à ce niveau tout de même. Je pousse plus avant et en fin de lecture, je tombe sur un petit chapitre évoquant « la combinaison des comptes ».
Et voilà l’explication ! Ce qui est publié n’est pas le budget du CNOM comme cela peut être implicitement sous-entendu, mais la trésorerie de la totalité de l’Ordre.
Beau tour de passe-passe, et je tire mon chapeau.
On ne saura donc, officiellement, rien sur le bilan financier séparé du Conseil National.
Et surtout, ne pas s’aigrir du fait qu’il exerce une tutelle tatillonne sur les départements.
Et surtout, ne pas évoquer les multiples critiques émises lors de contrôles extérieurs effectués les années précédentes.
Non, comme dirait le Commandant Cousteau, nous sommes dans « le monde du silence » avec une communication active faite « pour noyer le poisson ».
Cette com dilue l’information dans un global posant noblement le Conseil National en gestionnaire rigoureux et attentif aux soucis de ses départements qui lui coûtent si cher.
A ce stade, je pense intéressant d’émettre quelques remarques sur cette façon de faire (juridiquement non répréhensible, il faut le souligner). La principale est le risque majeur d’un amalgame.
Je m’explique : le médecin de base reçoit le papier en question et comprend qu’il s’agit d’un communiqué du Conseil National (entité bien individualisée dans l’esprit des médecins). La lecture de toutes les rubriques (un peu promotionnelles, il faut le dire) le lui prouve. Alors, arrivant au chapitre finance, il va naturellement penser que c’est le budget exclusif du Conseil National… et là sur le plan com, c’est la tuile. Le confrère ayant l’info du budget de son département, par comparaison, va tout simplement s’en offusquer. A tort, j’en convient, mais que voulez-vous, les gens sont tellement mesquins (en plus sur un sujet aussi sensible que la cotisation ordinale).
Pour conclure : l’enfer reste pavé de bonnes intentions (si l’on peut dire) mais il faut bien souligner qu’en matière de manipulation réussie, les bonnes officines de conseil sont très rares et les amateurs en la matière sont légion, la preuve.