« On est motivé, ouais !!! » voilà un morceau de bravoure du discours du nouveau Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins aux Présidents de Conseils Départementaux réunis à Paris.
Mais que se passe-t-il sous les ors de l’espace Cambon ?
Car ce ne sont pas des propos de fin de banquet, ils ont été tenus dès le début de la réunion en question.
En fait, cette réunion devait être une séance type thérapie de groupe organisée pour motiver les troupes et resserrer les rangs derrière Le Chef.
Et oui, le Conseil National a un nouveau Chef depuis Juin : un Professeur, comme il aime à l’écrire. Il a d’ailleurs, dans un long monologue (un peu décousu, il faut le dire) évoqué ses nombreuses qualités et sa vocation à être un Chef. Il ne souhaite qu’une seule tête, un discours unique, et une action coordonnée qui doit découler des deux premières consignes.
Il faut dire que de nombreux Présidents ont fait des discours variés et même historiques mais celui-là était le premier du genre (sur le fond et la forme).
C’était un Directeur donnant des ordres à ses cadres de province…
Effectivement, nous somme des provinciaux, mais il n’est pas notre Directeur.
Parmi les thèmes évoqués dans ce discours fleuve, il y avait le rôle institutionnel des Présidents : Hé bien nous n’avions pas à être des Juristes, des Financiers, etc… seulement à êtres des Médecins !
Certes…
Mais nous n’avons jamais cessé d’être des Médecins.
Seulement, quand nous avons accepté d’être Président, pour rendre service aux Confrères, nous avons approfondi notre savoir dans d’autres domaines. Ces domaines font partie de la vie courante des médecins et sont sous le contrôle de l’Ordre Départemental. Cela impose un minimum de connaissances.
Bien sûr, on nous a fait rêver avec des promesses de Juristes à disposition, de spécialistes divers et variés dont l’expertise nous serait servie sur un plateau instantanément. Les vieux Présidents ont du sourire (un peu jaune, vu les politiques récentes du CNOM en la matière).
Un peu comme le slogan : « vous êtes des poules libres, dans un poulailler libre, avec des barbelés libres, un portail libre, des gardiens libres ».
En bref, manier à la fois le paradoxe et l’oxymore laisse rêveur.
Mais, assez de compliments et évoquons d’autres changements : l’organigramme du CNOM évolue et de nombreuses sections apparaissent avec des responsables et tutti quanti. Il est évident que le budget va devoir être mis à contribution et vu le précédent budget (déficitaire), il va falloir faire des sacrifices.
Et qui va être mis à contribution, Chers Présidents ?
Hé bien, je dirai deux lampistes : les Départements (budget revu) et les médecins (cotisations en hausse).
De tels changements sont-ils financièrement soutenables et institutionnellement nécessaires ?
Pour conclure, il est nécessaire de rappeler que malgré les affirmations péremptoires actuelles, les Présidents de Département sont indépendants, pensent par eux-mêmes, et continuent à être multitâches (juristes, économistes, etc…).
Et il faut regretter qu’au cours de cette réunion, aucun problème actuel n’ait été abordé (en dehors des soucis judiciaires d’on ne sait qui et quoi…).