C’est le slogan de la pensée unique actuelle régnant au sein des instances ordinales. Et son « cheval de bataille » est la dématérialisation
Il faut tout dématérialiser pour simplifier le travail.
Cela revient à faire du « tout numérique »
D’un point de vue simpliste, effectivement, cliquer sur un ordinateur et avoir l’info de suite , est très simple et rapide …
Mais il ne faut pas oublier un préalable à ce click : tout doit être « rentré » dans l’ordinateur.
Et qui va numériser ce tout ?
Le personnel des conseils départementaux
Mais ce personnel travaille déjà avec des outils numériques, il me semble ?
Exact, mais il faut aussi traiter les documents papiers : diplôme, dossier, courrier, attestation, etc… Ce qui revient à traiter ce papier et le numériser en même temps
Exemple : le dossier d’inscription
c’est un formulaire papier pouvant être rempli sous forme numérique. Mais sa version définitive est validée en séance plénière avec le rapport d’un conseiller. L’ensemble souvent manuscrit .Il faut donc numériser tout ça et le mettre dans un classeur (tout en gardant le papier : précaution juridique). Et il faudra recommencer pour chaque transfert de dossier …
Autre exemple : les plaintes
Les avocats sont des fans de l’écrit et c’est souvent très long … courriers, rapports, réponses, mémoires tous sont écrits.
Ils doivent être numérisés sur Orion et le dossier final est transmis à la chambre disciplinaire en papier en 5 exemplaires.
Et il faudra faire de même pour la décision, l’appel, etc…
Vous me direz que « faire et défaire c’est déjà travailler » ! Certes ! Mais notre personnel a déjà de multiples choses à faire au quotidien et il manque déjà de temps pour assumer ce travail de base, alors rajouter ce pensum !!!
Cerise sur le gâteau : la compta
Avec l’arrivée d’un nouveau logiciel (sois disant aux normes fiscales), la prise en main est déjà une gageure, mais en plus le système proposé de règlement des factures est typique de Courteline (et va nous reléguer au rang de mauvais payeur auprès de nos fournisseurs)
En définitive cela ne nous apporte au niveau du terrain aucun avantage si ce n’est un surcroit de travail alors que le quotidien a du mal a être fait
Mais …l’intérêt est ailleurs ( !)
Mettre tout sur l’informatique générale de l’institution permet un contrôle intrusif et permanent. Tout comme la direction d’une société a accès à toute l’information. L’évidence montre que les différentes directions du CNOM veulent agir de même (c’est déjà le cas pour la compta, pour ordinal, et en cours pour les plaintes par Orion)
Déjà que la tendance est de nous considérer comme des « gérants de succursales » (malgré les beaux discours), nous ne pouvons que constater que dans ce système nos collaboratrices sont reléguées au rang de « petites mains » corvéable à merci au bénéfice exclusif de Paris.
Cette prise de conscience de notre part est indispensable, et il faut intervenir dans cette dérive …
Rappelez vous que sans cette épine dorsale que constitue le personnel des départements, l’Ordre ne signifiera plus rien !