Combattre l’immobilisme et le corporatisme, voilà de nobles objectifs de la part de responsables nationaux, énoncés lors d’un discours officiel…
On pourrait trouver, au minimum, discourtois, au pire, insultant, de la part d’un national, cette façon de qualifier notre institution (qui l’a élu, et qu’il préside). Mais cela est de peu d’importance devant la réalité des faits au sein de ladite institution. En fait, joignant le geste à la parole, on a assisté à une multiplication frénétique de changements et modifications à répétition, des règlements intérieurs du conseil national (dans un état d’esprit de progrès puisque aucun département n’a jamais été consulté). Chaque département étant indépendant il lui était à chaque fois ordonné de valider et d’appliquer ces modifications (ce qu’il faisait ou non)
Cette façon de voir la concertation, démontre l’état d’esprit ambiant : il faut « aider » ou plutôt « encadrer », en fait diriger, les élus départementaux. Leur fixer ce qu’ils doivent faire sans discuter ni état d’âme.
Il est aussi expliqué que « nous essayons de comprendre de quelle façon les médecins doivent modifier leur exercice pour accompagner les patients » … c’est encore plus beau ! Comme si sur le terrain les médecins n’avaient pas compris ou la société voulait les mener … Le problème c’est que beaucoup « refusent de jouer » et de suivre ces demandes. Ils se refusent à penser que le métier de médecin puisse « se vendre à la découpe » ou se « mettre en équation ». Pour qu’ils puissent accéder à toutes ces sollicitations, il leur faudrait jongler entre la multiplication des actes, l’augmentation de la durée des consultations, et une garantie de qualité maximale : c’est tout simplement infaisable…
Mais ce n’est pas le propos.
Voir ainsi la profession critiquée, et se retrouver mêlé sans le vouloir au chœur des critiques, est déplaisant. Contribuer ainsi, par des suggestions et des formules toutes faites, à mettre a bas le statut (envié et honni) de médecin, est une erreur de taille.
Renforcer le rôle de l’institution, en mettant en valeur ses actions, eut été plus utile, car nous sommes vraiment au niveau zéro de la reconnaissance du rôle de la base départementale
Je vais finir sur un exemple : à France info, une jeune consœur expliquait avoir fait un tour de France des déserts médicaux, et critiquait sévèrement la prise en charge des patients. Elle s’étonnait qu’aucune action ou dispositif ne soit mis en place au niveau local. Et demandait pourquoi l’administration et la sécu ne seraient pas chargé d’une telle mission ? Pas un mot de l’ordre, ni même la moindre allusion. Quand on sait qui se décarcasse, et essaie en permanence de colmater les fuites, il y a de quoi s’étonner. Mais il est vrai que le département, au contact des réalités, se confronte au terrain et essaie d’inventer de multiples solutions, ce n’est jamais lui que l’on remercie. Bon il ne demande jamais rien, mais parfois un peu de considération ferait bien plaisir. Voilà ce qu’il faudrait évoquer, plutôt que de parler une langue de bois pour bobo urbain.
Pour finir, assistons-nous à une fin de règne ? Si oui, cela risque d’être pathétique : car « après moi le déluge » n’est jamais une bonne option, aux yeux de la postérité.