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Vous avez reçu comme moi les « éléments de langage » du CNOM concernant les évènements actuels touchant le corps médical. Vous avez pu y lire que la signature du CNOM au bas du communiqué du CLIO ne reflétait pas l’opinion du dit CNOM. Vous avez aussi vu le communiqué ordre/syndicats.

Alors ? vous vous demandez peut-être ce que tout cela signifie ? Quel message veut envoyer le CNOM aux instances, au monde médical, en fait à tout le monde ?

Car, tout de même, il existe une certaine ambiguïté dans cette façon de faire : signer d’un coté un communiqué au langage clair et précis et de l’autre communiquer publiquement en s’opposant à ces propositions … N’est-il pas temps pour le CNOM de clarifier sa position ?

Soit il est clairement opposé aux propositions du CLIO et il retire sa signature (comme cela a déjà été écrit).

Soit il pratique le « en même temps » et il clarifie la chose (J’ai signé le CLIO et je soutiens les délégations de tâche en faisant semblant d’en atténuer les conséquences actuelles et futures).

J’en resterai sur l’analyse de la démarche. Celle-ci consiste à flatter tous les intervenants du dossier. En fait, à essayer de se montrer à la hauteur d’un Talleyrand …

Donc, on donne des gages de bonne volonté au gouvernement et à plein d’autres gens, en acceptant sans restriction la délégation de tâche, d’où la signature des propositions du CLIO.

Par ailleurs, pour rester crédible et audible des médecins de terrain, on multiplie les prises de paroles publiques en expliquant tout le mal que l’on pense de ces propositions. D’où les communiqués avec la presse, avec les syndicats.

Il n’en demeure pas moins, que seuls les écrits restent comme par exemple une signature.

On sent bien dans cette façon de faire du CNOM, tout le rôle de la cellule communication. Le problème de cette équipe est: « Comment rester leader dans un dossier sensible en récupérant la fronde ordinale et du terrain,sans s’aliéner le pouvoir en place ?».

Ainsi, ils appliquent la démarche classique (des manipulateurs d’opinions), consistant à communiquer largement en jouant sur les nuances sans se contredire sur le fond. Cela se remarque dans le discours à la façon de scander les évidences ( du type « la terre est ronde »): « Seul le médecin est médecin », « Nous sommes fondamentalement attachés à l’éthique médicale », « Il faut une sécurité maximale », « Nous sommes soucieux de l’intérêt du patient » etc…

Mais, à l’arrivée rien est changé au niveau du décisionnel écrit…

Donc la géométrie variable est source de problème dans la communication, à la différence de l’aviation ou elle évite de se crasher (explication possible?)

Et c’est pour cela que j’analyse les réactions simplement au niveau de notre institution de la manière suivante :

Les départements au contact des confrères connaissant le terrain réagissent très vivement.

Les régionaux plus dans la politique et la communication suivent le CNOM.

Inutile de dire qu’il y a du travail si on souhaite réduire une telle dualité.

Je dirai tout de même qu’elle reflète une certaine différence dans la vision du métier de Médecin et du rôle de l’Ordre.