Le procès Le Scoarnec a des effets collatéraux surprenants .
Ainsi j’ai été interpellé par la plaidoirie de l’avocate représentant le Conseil National (partie civile) . De fait, se porter partie civile, alors que l’on a été mêlé à cette affaire, est déjà totalement lunaire . Mais, en plus, les mots de l’avocat, traduisant la pensée du CNOM, touchent à l’infini.
Il déclare benoitement « nous allons réparer, non pas le passé, mais l’avenir ».
Ce, après avoir tranquillement déclaré, à propos des présidents de département en cause, « j’ai honte pour eux »
Je sais que le concept de confraternité n’est pas la « tasse de thé » de certains avocats. Mais là, manifestement, il n’existe pas dans la tête de celui-ci.
Le problème est qu’il parle au nom du Conseil National. Les mêmes instances qui condamnent tous les jours des médecins au nom de cette confraternité .
Alors, après une telle affirmation, il est nécessaire de revoir le fond des choses diraient certains humoristes.
Pour ma part, j’y vois la simple conséquence du mépris profond voué au département par cette institution. Cela vient d’ailleurs en résonance avec la volonté actuelle de « vassalisation » de cet échelon de l’Ordre par le National .
De cet état de fait , j’en ai déjà parlé dans un post précédent, aussi je me contenterai de le souligner à nouveau, sans redondance.
Mais l’avocate du CNOM s’est, manifestement, sentie investie d’une mission divine. Et je dois dire que je suis interpelé par, en plus de ce qui précède, le coté totalement décalé de ses propos. Ils illustrent tout à la fois, l’inconséquence, la peur, le cynisme …etc.
Faire une envolée lyrique promettant de « réparer l’avenir » est un terrible aveu d’incompétence ou alors du « foutage de gueule »…
Cela insinue que jusqu’à maintenant rien n’a été fait, et que seul l’avenir (mené par le National bien sûr !) verra un progrès en la matière .
Car le sens des mots est inquiétant. Ainsi sur le plan philosophique, l’analyse du discours en question, amène aux réflexions de fond suivantes :
On peut réparer les erreurs passées en reconstruisant des projets. L’avenir n’étant pas encore advenu, il est toujours modulable, influençable .
On ne peut que le construire, pas le réparer. Il n’est pas possible de réparer un futur vu qu’il n’est pas encore là. Mais effectivement, on peut tenter d’éviter d’endommager ce qui vient .
« réparer le présent pour que le futur soit vivable » est plus correct et surtout plus respectueux des victimes dans l’affaire qui nous intéresse.
Il est évident que le CNOM a voulu être Machiavel en s’inspirant de l’éloquence d’un Clemenceau .
Le résultat est sous nos yeux…
En résumé et pour essayer de faire sourire je dirais : « caramba ! encore raté ! »
Mais, il ne faut pas se méprendre, il prouve par ce discours, à nos concitoyens, qu’il foule aux pieds les principes mêmes qui fondent l’Ordre des Médecins.
Et, c’est plus que pathétique …
« l’avenir est moins à réparer qu’à construire autrement »