On est toujours surpris par la capacité des autocrates à se nuire à eux-même ( effet du sentiment de toute puissance ? ) J’en veux pour preuve la dernière circulaire du CNOM sur la sécurité informatique . Le docteur Maurice, secrétaire général, y déclare benoitement que des robots informatiques vont lire (screener) les mails de tout le monde, et y rechercher des « groupes de mots clés » signalant une tentative de fraude .Le mail sera alors « bloqué », c’est à dire éliminé.
Cela sera imposé à tout le monde, que vous le souhaitiez ou non,voire même si vous avez refusé ( comme notre confrère de Charente). Donc vos mails seront lus systématiquement par quelqu’un, qui n’est pas le destinataire. Je me demande si cela n’a pas une qualification pénale !
Ainsi, la sécurité informatique est une angoisse permanente de nos responsables du CNOM. L’informatisation est donc source de gros soucis et de dysfonctionnement pour l’ordre national, si je comprends bien . Et la réalité est là pour le confirmer ( cf hôpital de Corbeil Essonne)
Face à un risque certain , en principe on cherche à l’éviter, voire à le minimiser. Au CNOM, pas du tout.. c’est la fuite en avant, dans une informatisation hyper centralisée à Paris !
Cela ne peut qu’interpeller…
D’autant que le coût financier est considérable
Exemple: il est avancé que cela est indispensable pour les dossiers de la chambre disciplinaire, pour éviter de dépenser en frais postaux . Argument logique : la poste coute approximativement 10 000 euros par an, pour une chambre moyenne .Le coût d’informatisation est de plusieurs millions d’euros pour sa mise en place, et il faudra compter sur l’entretien et les mises à jours (rarement bon marché)
Ne serait-on pas sur un problème de logique financière, ou alors de mauvais prétexte?
Y aurait-il une autre logique sous-jacente et plus évidente ?
Le traitement des données en temps réel, accessibles sur un serveur centralisé à Paris, permet de consulter les dossiers ou que l’on soit, pour peu que l’informaticien ai donné l’agrément d’accès ( type administrateur). On est donc dans une logique de contrôle du disciplinaire (toujours sensible) dans tous les sens du terme …
De même , pour ce qui est de l’administratif : a t-on besoin de gérer en temps réel un dossier administratif , lorsque l’on sait qu’il n’est valable que lorsque la réunion du conseil départemental a statué ?
Ou alors , là aussi va t-on vers un décisionnel purement informatique, quasi instantané, éliminant de fait le rôle (et le contrôle) humain du département.
On peut d’emblée en conclure que cela permet là aussi un contrôle à distance de Paris, pour tout ce qui est fait au niveau du département.
Alors que la volonté de contrôle de Paris est une évidence, l’informatisation lui en donne les moyens simples et discrets
Mais il y a un autre effet pervers : le travail en temps réel via l’ordinateur …Cela va faire peser sur le personnel des départements une pression colossale . Il faudra tout gérer en instantané, avec la consigne paradoxale de la sécurité de l’interlocuteur (vu en présentiel). A moins que le national invente le présentiel virtuel …
L’enfer est pavé de bonnes intentions dit-on , là je dirais que l’enfer est pavé de mauvaises intentions (logique pour le coup) et qui plus est avec l’argent des confrères médecins …